L’ambassade d’Italie
L’hôtel de Boisgelin

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L’hôtel de Boisgelin
L'hôtel de Boisgelin - La façade sur le jardin

L’hôtel de Boisgelin – La façade sur le jardin

Cet hôtel particulier est bâti en 1732 par Jean-Sylvain Cartaud (1675-1758) pour le compte de Gérard Heusch de Janvry, secrétaire du roi. En 1782, il devient la propriété de Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin, archevêque d’Aix-en-Provence. Ce prélat est resté célèbre pour avoir prononcé le discours inaugural du sacre de Louis XVI en 1775. Il va laisser son nom à l’hôtel. Vendue comme bien d’émigré à la Révolution, la demeure est acquise en 1807 par le comte Bigot de Préameneu, l’un des rédacteurs du Code civil. En 1837, elle est acquise par le comte de Bourbon-Conti. A sa mort, l’hôtel passe à sa veuve, qui se remarie en 1841 avec Sosthène I de La Rochefoucauld, duc de Bisaccia puis duc de Doudeauville.

L’hôtel de Boisgelin - La façade sur cour

L’hôtel de Boisgelin – La façade sur cour

En 1876, l’hôtel est vendu à un fils du duc, Sosthène II de La Rochefoucauld. Député de la Sarthe à l’Assemblée nationale et ambassadeur à Londres, ce fervent royaliste souhaite faire monter sur le trône le comte de Chambord. Sa proposition déposée à l’Assemblée restera vaine. Pour se consoler, le duc de la Rochefoucauld-Doudeauville fait profondément remanier son hôtel. Les travaux sont confiés à l’architecte Henri Parent (1819-1895). Le premier étage est surélevé, les façades sur cour et jardin remaniées et les ailes reconstruites.

L’hôtel de Boisgelin – Le grand salon

L’hôtel de Boisgelin – Le grand salon ©madmike

Construit en U entre cour et jardin, l’hôtel de Boisgelin présente les caractéristiques d’une demeure de style rocaille. Les façades sont animées par des bandeaux de pierre entourant les fenêtres cintrées et par des mascarons présents aux clefs des baies. Sur chaque façade, la partie centrale est en léger ressaut, agrémentée à l’étage par un balcon en fer forgé reposant sur des consoles sculptées.

L’hôtel de Boisgelin - Le grand escalier

L’hôtel de Boisgelin – Le grand escalier décoré des tapisseries de « L’histoire d’Esther » ©madmike

A l’intérieur, le grand escalier en marbres polychromes est inspiré du célèbre escalier des Ambassadeurs à Versailles ; il date des travaux menés par Henri Parent. Selon la tradition, les tapisseries de « L’histoire d’Esther » qui ornent l’escalier sont un cadeau de Louis XV à l’empereur de Chine; ces tapisseries sont acquises par le duc de la Rochefoucauld-Doudeauville à la suite du pillage du palais d’Eté de Pékin en 1886. Des boiseries provenant du château de Bercy (démoli) sont également remontées dans l’hôtel. Seul le grand salon a conservé ses superbes boiseries rocaille d’origine. Depuis 1938, l’hôtel de Boisgelin est à la disposition de l’Italie et abrite l’ambassade d’Italie. A proximité, l’Institut culturel italien occupe l’hôtel de Galiffet situé au n°50 rue de Varennes.

L'hôtel de Boisgelin : le théâtre, ajouté dans le goût du XVIIIe siècle italien, est doté de boiseries provenant d'un palais de Palerme

L’hôtel de Boisgelin : le théâtre, ajouté dans le goût du XVIIIe siècle italien, est doté de boiseries provenant d’un palais de Palerme

Pour l’architecte Jean-Sylvain Cartaud, voir également le couvent de la Madeleine de Traisnel, la maison du duc d’Orléans, la confrérie des Orfèvres, l’église Notre-Dame des Victoires, l’église des Blancs-Manteaux, le lotissement de l’hôtel de Choiseul.

Pour l’architecte Henri Parent, voir également l’hôtel Jacquemart-André, l’hôtel Emile-Justin Menier, l’hôtel Henri Menier, l’hôtel Le Marois, l’hôtel André, l’hôtel Gaston Menier.

Sources :
Colin-Bertin (Françoise), Guide du Promeneur 7e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Belles Demeures de Paris, Paris, Hachette Réalités, 1977.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

Adresse : 47 rue de Varenne

Métro : Varenne

Arrondissement : 7e

Téléphone :