Accueil > Patrimoine ancien > L’hôtel Le Duc de Biéville ou hôtel de Novilos
10 rue de la Grange-Batelière – M° Grands Boulevards
9e arrondissementL’hôtel Le Duc de Biéville ou hôtel de Novilos est une belle demeure d’époque Louis XVI. Elle a abrité au début du XIXe siècle un cénacle romantique.
Le nom de la rue de la Grange-Batelière rappelle la présence très ancienne de la ferme de la Grange-Batelière, une maison seigneuriale datant de l’époque médiévale.
L’hôtel Le Duc de Biéville est une magnifique construction de style Louis XVI, bâtie entre 1760 et 1770. Son maître d’ouvrage est Etienne Michel Le Duc de Biéville, dont les monogrammes LD et BV sont sculptés sur les fenêtres du premier étage.
Originaire de Rouen, la famille Le Duc a fait fortune dans le commerce de la pelleterie (les fourrures). Nicolas Michel Le Duc, secrétaire du roi , puis son fils Etienne Michel Le Duc (1724-1794), conseiller au Parlement de Normandie, seigneur de Biéville, ont fortement contribué à l’ascension sociale de cette famille. La construction d’un hôtel particulier parisien constitue sans doute un aboutissement.
En 1785, l’hôtel est loué à Pierre Gédéon de Novilos, surintendant des gardes françaises, fils d’un gouverneur de la Guadeloupe. Il va laisser son nom à l’hôtel.
Sous le 1er Empire, on retrouve comme propriétaire un descendant des Le Duc, Michel Le Duc, marquis de Lillers, chambellan de Napoléon 1er.
En 1822, le marquis de Lillers vend l’hôtel à Alfred Tattet (1809-1856), un riche financier doublé d’un érudit. Tattet va faire de sa demeure un cénacle romantique : il y réunit Hugo, Sainte-Beuve, Charles Nodier, Vigny, Lamartine, Roger de Beauvoir, Nestor de Roqueplan, Arago tandis qu’Alfred de Musset, dont il est le meilleur ami, y donne la première lecture de Rolla.
Aujourd’hui, l’hôtel est séparé en appartement et la cour est accessible en semaine.
Le logis est directement lacé sur rue. Il comporte au centre trois travées réunies par un balcon au premier étage. De chaque côté, des travées doubles sont placées en léger ressaut, souligné par des bandes de refends verticaux. Au second étage, les fenêtres sont surmontées de tables décorées de guirlandes de fleurs. Les ferronneries géométriques des balcons sont caractéristiques de cette époque. Au niveau du comble, la façade est couronnée par un œil-de-bœuf encadré de cornes d’abondance.
En passant la porte cochère, on accède au vestibule scandé de colonnes cannelées et de niches abritant deux statues à l’antique, Diane et un berger. Un bel escalier doté d’une rampe en fer forgé conduit aux étages supérieurs.
La cour a été malheureusement parasitée par des bâtiments à vocation industrielle. L’accès à la cour est libre en semaine.
Source :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.
Fonds Lillers, Archives départementales de la Seine-Maritime
10 rue de la Grange-Batelière – M° Grands Boulevards
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