Accueil > Patrimoine ancien > L’hôtel de Cassini Direction générale de la Fonction Publique
32 rue de Babylone – M° Sèvres-Babylone ou Saint-François-Xavier
7e arrondissementL’hôtel de Cassini a été construit entre 1768 et 1771 pour le marquis Dominique-Joseph de Cassini, issu de la célèbre dynastie d’astronomes. Remanié au XIXe siècle par comtesse de Talleyrand-Périgord, la demeure abrite depuis 1974 la Direction générale de l’administration et de la fonction publique.
Dominique-Joseph de Cassini (1715-1790) est le petit-fils de Jean-Dominique Cassini, astronome et fondateur de l’Observatoire de Paris. Il a choisi la carrière des armes et participe à la campagne de Flandres. Promu maréchal de camp en 1745, il prend part aux guerres de succession de Pologne et d’Autriche.
Son épouse, née Masson, est une jolie femme, pleine d’esprit, qui deviendra la maîtresse du prince de Condé, puis du comte de Maillebois. Compromise dans une conspiration contre-révolutionnaire en 1790, elle s’enfuira avec ce dernier à Maestricht.
En 1768, Cassini commande des plans pour la construction de son hôtel parisien à l’architecte Claude Billard de Bélizal. Mais c’est l’architecte Lemonnier qui exécute le projet achevé en 1771. Le terrain est mitoyen de l’hôtel de Matignon d’un côté, et du jardin du Séminaire des Missions étrangères de l’autre côté.
Derrière un grand portail , l’hôtel est bâti entre cour et jardin. Côté cour, les trois fenêtres centrales du rez-de-chaussée sont en plein cintre et sommées d’un mascaron à la clef de baie ; elle se détachent sur le mur appareillé à refends . A l’étage, les fenêtres rectangulaires sont surmontées de guirlandes de fleurs. Les ailes en retour présentent les mêmes caractéristiques.
Après le mort de Cassini, l’hôtel est acquis en 1806 par le général d’Empire François-Louis Cafarelli (1766-1849). Fidèle serviteur de l’empereur tout au long de sa vie, Cafarelli participe d’abord à la campagne d’Egypte, est nommé général après la bataille de Marengo, combat à Austerlitz, en Allemagne et enfin en Espagne. Comte d’Empire en 1809, il est aide de camp de Napoléon 1er en 1815 et sera nommé pair de France par Louis-Philippe.
En 1825, L’hôtel est revendu au baron et à la baronne de La Rochefoucauld. La demeure connaît ensuite plusieurs propriétaires successifs avant d’être acquise en 1863 par la comtesse de Talleyrand-Périgord, née Louise-Marie Le Pelletier de Mortefontaine.
La comtesse y mène une vie brillante avec sa fille, mariée au prince Charles de Ligne. Des fêtes somptueuses y sont données, où sont conviées les grandes familles de l’aristocratie : d’Arenberg, Massa, Gramont-Caderousse, Voguë, d’Osmont, Fitz-James, Saint-Priest.
La comtesse de Talleyrand-Périgord fait procéder à des remaniements importants, notamment sur la façade donnant sur le jardin : une grande rotonde est ajoutée au centre de la façade. Rythmée de pilastres corinthiens , elle est surmontée d’un lourd dôme , trop imposant pour la façade. Le monogramme MTP pour Mortefontaine-Talleyrand-Périgord figure dessus.
A l’intérieur, une partie de la décoration d’origine subsiste, comme le décor de la salle à manger, dite salle des marbres : elle est habillée de véritable marbre rouge et dotée de dessus de portes consacrés au Quatre Saisons.
La plus belle pièce de réception reste le grand salon en rotonde donnant sur le jardin : ses somptueuses boiseries Louis XVI réhaussées d’or proviennent de l’hôtel de Montville. Autrefois situé au faubourg Saint-Honoré et démoli lors du percement du boulevard Malesherbes, cet hôtel appartenait à Henri Racine de Montville, huissier de la Chambre du roi, à qui l‘on doit le merveilleux jardin anglo-chinois du Désert de Retz (Yvelines).
En 1919, le richissime héritier américain Cecil Blumenthal dit Blunt, rachète la demeure au prince Louis de Ligne. Il vient de se marier à l’italienne Anna-Laetitia Pecci (1885-1971), petite-nièce du pape Léon XIII.
Dans les années 1920, le jardin est redessiné par l’architecte Jacques Gréber, tandis que l’hôtel est remeublé par le célèbre décorateur Jean-Michel Frank. Le couple Pecci-Blunt est alors incontournable dans les soirées mondaines et possède une fameuse collection d’œuvres d’art modernes.
La famille Pecci-Blunt conserve l’hôtel jusqu’en 1948, année où il devient une hôtellerie pour les missionnaires de passage à Paris. Depuis 1947, l’hôtel de Cassini abrite la Direction générale de l’administration et de la fonction publique. Le jardin, qui était l’un des plus vastes de Paris, a été amputé pour construire des bureaux modernes.
Source :
Le Faubourg Saint-Germain, collection « Paris et ses quartiers », Paris, Edition Henri Veyrier, 1987.
32 rue de Babylone – M° Sèvres-Babylone ou Saint-François-Xavier
Découvrez toutes les visites, les tarifs et comment réserver.