Le pavillon d’Orléans

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Un prince très pieux

Louis d’Orléans, dit « le Pieux » (1703-1752) est le fils de Philippe, duc d’Orléans, Régent de France de 1715 (à la mort de Louis XIV) à 1723. A la mort d’Henri Jules de Bourbon-Condé en 1709, il est titré 1er prince du sang. Marié à la princesse Jeanne de Bade en 1724, il demeure la plupart du temps au château de Saint-Cloud. Son épouse meurt en couche en donnant naissance à leur second enfant, Louise-Marie d’Orléans. Resté inconsolable après son veuvage, Louis d’Orléans, d’une grande piété, décide de s’éloigner de la cour dépravée du Palais-Royal (la résidence des ducs d’Orléans) pour se retirer à l’abbaye Saint-Geneviève. Il y passe les 10 dernières années de sa vie et y meurt le 4 février 1752. Erudit et humaniste, Louis d’Orléans s’intéressait aux sciences et avait une bonne connaissance de l’hébreu. Il dota l’abbaye Sainte-Geneviève d’un cabinet d’histoire naturelle. Ce prince est le grand-père de Louis-Philippe d’Orléans, dit Philippe-Egalité, qui vota la mort de Louis XVI, son cousin, sous la Révolution.

Le pavillon d’Orléans

La maison occupée par Louis d’Orléans à l’abbaye Sainte-Geneviève existe toujours; elle fait aujourd’hui office de presbytère pour l’église Saint-Etienne du Mont. Elle est l’œuvre de l’architecte Jean-Sylvain Cartaud (1675-1758). Cartaud, par l’entremise du financier Pierre Crozat, est devenu l’architecte officiel de la maison d’Orléans. A la demande de Louis d’Orléans, il est chargé de bâtir dix maisons dans la rue Descartes. Seule celle habitée par Louis d’Orléans subsiste aujourd’hui.

Le pavillon d’Orléans

La grâce de l’architecture du XVIIIe siècle

Il s’agit plus d’une maison que d’un hôtel particulier à proprement parlé. Néanmoins, ses proportions et la qualité de sa mise en œuvre en font un des plus beaux édifices du XVIIIe siècle dans ce quartier. La façade principale est symétrique de part et d’autre de la travée centrale. Celle-ci est encadrée de pilastres et sommée au-dessus de la corniche par une lucarne encadrée de volutes. Pour égayer la façade, l’architecte s’est attaché à faire varier la forme des baies : elles sont légèrement cintrées au 1er et 2e niveaux (sauf deux baies en plein cintre aux extrémités du 1er niveau) et elles sont rectangulaire au 3e niveau. De même, les clefs des baies sont tantôt sculptées de mascarons, tantôt d’agrafes ou parfois non sculptées. Les allèges des fenêtres sont sculptées différemment suivant les niveaux : par un motif géométrique au 2e niveau, par un cartouche au 3e niveau. A l’intérieur, des boiseries anciennes subsistent dans un salon au 1er étage.

Pour l’architecte Jean-Sylvain Cartaud, voir également le couvent de la Madeleine de Traisnel, l’hôtel de Boisgelin, l’église Notre-Dame des Victoires, la confrérie des Orfèvres, le lotissement de l’hôtel de Choiseul.

Sources :
Dreyfuss (Bertrand), Guide du promeneur 5e arrondissement, Paris, Parigramme, 1991.
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.

Adresse : 30 rue Clovis et 26 rue Descartes

Métro : Cardinal Lemoine

Arrondissement : 5e

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