Accueil > Patrimoine ancien > Le palais Mazarin Bibliothèque Nationale de France
58 rue de Richelieu – M° Bourse - Tel : 01 53 79 59 59
2e arrondissementLe site historique de la Bibliothèque Nationale a pour cadre le palais Mazarin, élevé au XVIIe siècle. Les bâtiments sont agrandis au XIXe siècle par Henri Labrouste et Jean-Louis Pascal. En décembre 2016, une partie des espaces destinés au public réouvre après travaux. La rénovation complète engagée en 2010 s’achèvera en 2020.
L’origine de la Bibliothèque Nationale est très ancienne puisqu’il s’agissait sous la monarchie de la bibliothèque du roi. Elle voyage beaucoup au fil des siècles : la bibliothèque élit domicile au palais du Louvre, au château d’Amboise, au château de Blois, au couvent des Cordeliers, et enfin à l’hôtel Colbert (voir la galerie Colbert). Nous sommes alors au début du XVIIIe siècle. La bibliothèque va ensuite occuper une partie de l’hôtel de Nevers (voir plus bas).
Tout commence avec l’hôtel Duret de Chevry, construit à partir de 1635 par l’entrepreneur Jean Thiriot dans le style brique et pierre. Le maître d’ouvrage est Charles I Duret de Chevry (1564-1636). Ce riche financier, président de la cour des Comptes, habitait auparavant un autre hôtel Duret de Chevry dans le Marais. On peut supposer qu’il souhaite alors se rapprocher du quartier de la finance, situé autour de la rue Vivienne. A sa mort en 1636, son fils Charles II Duret de Chevry continue les travaux jusqu’en 1641.
En 1641, l’hôtel Duret de Chevry est vendu inachevé à Jacques Tubœuf, contrôleur général des finances. Il va désormais s’appeler hôtel Tubœuf.
Cet hôtel ne doit pas être confondu avec un autre hôtel bâti 16 rue Vivienne pour le compte du même Jacques Tubœuf, communément appelé l’hôtel Colbert de Torcy.
En 1643, le cardinal Mazarin (1602-1661) loue puis achète l’hôtel Tubœuf. Dès 1644, l’hôtel est agrandi sur le jardin par une aile perpendiculaire au logis. Dans cette aile, deux galeries superposées sont destinées aux collections du cardinal.
La galerie du rez-de-chaussée est réalisée par l’architecte François Mansart. Appelée galerie Mansart, cette longue pièce servait à exposer des collections d’antiques. La galerie conserve encore quelques vestiges intéressants : des stucs et grisailles de Giovanni Grimaldi, de larges rinceaux d’acanthes, ornés du chiffre "M" du cardinal et de chapeaux cardinalisés.
Située au-dessus, la seconde galerie est appelé galerie Mazarin. Mieux conservée, elle possède encore un admirable plafond stuqué orné de peintures de Giovanni-François Romanelli et de Giovanni Grimaldi.
En 1646, l’architecte Pierre Le Muet remplace Mansart. Il élève un bâtiment le long de la rue de Richelieu : il abrite les grandes écuries et à l’étage la bibliothèque de Mazarin.
A la mort du cardinal Mazarin en 1661, le palais échoit à son neveu, Philippe Mancini, duc de Nevers. Il prend le nom d’hôtel de Nevers.
Sous la Régence, la bibliothèque du roi élit domicile dans la partie Nord de l’hôtel de Nevers.
Dans la cour d’honneur, l’architecte Robert de Cotte (1665-1735) ajoute à partir de 1731 deux ailes au Nord et à l’Est. L’aile Est a conservé son décor XVIIIe. L’aile Nord a été refaite en 1877 par l’architecte Jean-Louis Pascal.
Les bâtiments de l’hôtel de Nevers situés sur la rue de Richelieu sont démolis au XIXe siècle lors du réaménagement de la Bibliothèque nationale. Ils sont remplacés par les bâtiments actuels, peu gracieux, qui longent la rue.
Seule subsiste une petite "portion" de l’hôtel de Nevers visible au nord de la rue Colbert. A l’origine, cet édifice communiquait avec le reste du palais en enjambant la rue Colbert, comme le laisse deviner l’amorce de l’arcade restée en place.
Au XIXe siècle, la Bibliothèque royale devient Bibliothèque impériale puis Bibliothèque Nationale. Ses fonds s’accroissent considérablement, passant de 300.000 à 800.000 volumes. La Bibliothèque doit absolument s’agrandir. Son emprise définitive va correspondre au quadrilatère délimité par les rue Richelieu, Vivienne, Colbert et des Petits-Champs.
L’hôtel Tubœuf est réaménagé par Henri Labrouste (1801-1875) puis incorporé à la Bibliothèque Nationale. Entre 1857 et 1867, l’architecte réalise la grande salle de lecture des imprimés, le magasin central et les deux ailes sur les rue de Richelieu et des Petits-Champs. La salle de lecture des imprimés est couverte d’une coupole sur pendentifs retombant sur des colonnettes de fonte, comme à la bibliothèque Sainte-Geneviève.
De 1906 à 1932, l’architecte Jean-Louis Pascal construit les ailes donnant sur la rue Colbert et la rue Vivienne. Il réalise la fameuse salle des périodiques, de forme ovale.
Face au manque de place, la Bibliothèque Nationale s’est agrandie avec le site de la bibliothèque François Mitterrand. Inauguré en 1997, ce nouveau site est destiné aux imprimés. Le site historique dit « Richelieu » conserve les manuscrits, cartes, dessins, photographies, estampes, ainsi que les monnaies et médailles.
De 2010 à 2020, la rénovation complète de la Bibliothèque Nationale est confiée à l’architecte Bruno Gaudin, en collaboration avec l’architecte en chef des Monuments historiques Jean-François Lagneau. Le morcellement des travaux par tranche a permis de maintenir l’ouverture d’une partie des espaces au public. A partir du 15 décembre 2016, la zone 1 rénovée (au n°58 rue de Richelieu) est à nouveau ouverte : elle est constituée des départements des Manuscrits, Arts du spectacle, Monnaies, médailles et antiques.
Un week-end Portes Ouvertes aura lieu les 13, 14 et 15 janvier 2017. Le public pourra redécouvrir la cour d’honneur, le vestibule Labrouste, la salle Labrouste et le magasin central, la nouvelle Galerie de verre, les nouvelles salles du département des Arts du spectacle, la salle de lecture du département des Manuscrits.
La salle Labrouste (ancienne salle des imprimés) accueille désormais la célèbre bibliothèque de l’INHA (Institut National d’Histoire et d’Art). Cette bibliothèque a été constituée à partir des collections du couturier Jacques Doucet. Spécialisée en histoire de l’art et archéologie, cette collection eut pour écrin à partir de 1927 l’Institut d’Art et d’Archéologuie (également appelé centre Michelet) près du jardin du Luxembourg.
La Rotonde est un nouvel espace d’exposition ouvert au public et dédié aux collections des Arts du spectacle. L’aménagement et le décor d’origine, conçus et réalisés par Henri Labrouste entre 1870 et 1875, ont été préservés, et restaurés.
La galerie de verre conçue par l’architecte Bruno Gaudin relie désormais les espaces accessibles au public au premier étage de la Bibliothèque et offre aux visiteurs une vue plongeante inédite sur la cour d’honneur. Elle mène à la salle de lecture des Manuscrits et à l’issue des travaux en 2020, elle reliera les deux parties du site l’ensemble des espaces muséaux.
De 2017 à 2020 seront menés les travaux de rénovation de la moitié du bâtiment située le long de la rue Vivienne. Tous les départements resteront ouverts au public.
Horaires d’ouverture : la Bibliothèque Nationale, site Richelieu, est ouverte du lundi au samedi, de 10h à 17h.
Pour l’entrepreneur et architecte Jean Thiriot, voir également l’hôtel d’Hozier, l’hôtel de Loynes, l’hôtel Mégret de Sérilly, l’hôtel de Canillac, l’hôtel de Marle, l’hôtel Duret de Chevry, l’hôtel de Lauzon, l’hôtel de Vigny, l’hôtel Boula de Quincy.
Pour l’architecte François Mansart, voir également l’église de la Visitation Sainte-Marie, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel de Guénégaud, l’hôtel Carnavalet, l’abbaye du Val-de-Grâce, le couvent des Feuillants, le couvent des Minimes.
Pour l’architecte Pierre Le Muet, voir également l’hôtel de Saint-Aignan, l’hôtel de Laigue, l’abbaye du Val-de-Grâce, l’église Notre-Dame des Victoires, l’hôtel de Nevers, l’hôtel de Comans, l’hôtel Colbert de Torcy.
Pour l’architecte Robert de Cotte, voir également l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel d’Estrées, l’hôtel de Nevers, l’hôpital des Quinze-Vingt, la cathédrale Saint-Vladimir.
Pour l’architecte Henri Labrouste, voir également la bibliothèque sainte-Geneviève, l’hôtel de Vilgruy.
Pour l’architecte Jean-Louis Pascal, voir également l’atelier de William Bouguereau.
Pour l’architecte Bruno Gaudin, voir également le stade Charléty, l’hôpital Rothschild, le musée Guimet, le centre culturel chinois.
Sources :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
www.bnf.fr
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