La mairie du VIIe arrondissement
Le grand hôtel de Villars
Un quartier au milieu de la campagne
De 1645 à 1647, Jacques le Coigneux, président à mortier au Parlement de Paris, fait construire une maison au beau milieu de la campagne environnant l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Les toutes premières demeures aristocratiques du faubourg Saint-Germain voient le jour à cette époque, mais le faubourg ne connaîtra son véritable développement qu’au XVIIIe siècle. En 1685, Philippe de Montault, duc de Navailles et futur maréchal de France, acquiert l’hôtel. Puis en 1710, Louis-Hector, duc de Villars et maréchal de France (1653-1734) s’en rend acquéreur.

Le grand hôtel de Villars : le portail de Germain Boffrand
Un portail grandiose
En 1712, le duc de Villars fait réaménager l’hôtel par l’architecte Germain Boffrand. Un portail en forme d’arc de triomphe est construit ; il est orné de trophées d’arme et encadré de colonnes corinthiennes. En 1717, l’hôtel est agrandi côté Ouest par le petit hôtel de Villars (devenu aujourd’hui un collège). En 1730, une grande galerie est ajoutée côté Est : créée par l’architecte Jean-Baptiste Leroux, elle est ornée d’un magnifique décor rocaille dû au sculpteur Nicolas Pineau et considérée comme la plus belle galerie de Paris au XVIIIe siècle. Hélas, elle n’existe plus.

Le grand hôtel de Villars : la façade sur cour
De nombreux occupants successifs
Vers 1774, les descendants du duc vendent l’hôtel à Louis Timoléon de Cossé (1734-1792), duc de Brissac, gouverneur de Paris. Commandant en chef de la Garde constitutionnelle du Roi, il est massacré à Versailles le 9 septembre 1792 par les révolutionnaires. Affecté au ministère de l’intérieur, l’hôtel est ensuite habité par Lucien Bonaparte, puis par Jean-Antoine Chaptal avant de servir de résidence au duc de Cadore de 1804 à 1809. Sous la Restauration, la duchesse de Mortemart, fille du duc de Brissac, récupère son bien, qui passe ensuite à son gendre et à sa fille, le marquis et la marquise de Forbin-Janson.

Le grand hôtel de Villars – La façade sur le jardin
La mairie du VIIe arrondissement
Faute de moyen pour l’entretenir, la propriété est morcelée, une partie des terrains étant cédés au ministère de l’Instruction publique (voir l’hôtel de Rochechouart). Vendu en 1849 au banquier Mathiessen, puis devenu le siège de l’ambassade de Turquie, l’hôtel de Villars est acquis en 1862 par la Ville de Paris. Les travaux d’aménagement de la nouvelle mairie sont confiés à l’architecte Joseph Uchard.

Le grand hôtel de Villars – La salle des mariages
Un réaménagement intérieur complet
Un bâtiment sur rue ainsi que les deux ailes en retour dans la cour sont ajoutés. Le portail de Boffrand (celui de gauche) est doublé par un second portail (celui de droite). Les façades, sont dotées de grandes fenêtres rectangulaires. A l’intérieur, les décors de Boffrand sont remplacés. La grande galerie est détruite et remplacée par l’actuelle salle des mariages. Côté jardin, deux statues du sculpteur Ramus représentant la Marine et l’Armée de terre sont placées devant l’avant-corps central. Le jardin à l’anglaise, bien qu’amputé par l’ouverture de la rue Las-Cases, reste l’un des plus grands du faubourg Saint-Germain avec une superficie de près de 4.000 m2. Des éléments de la grande galerie ont été remontés en Grande-Bretagne dans les châteaux de Mentmore et de Waddesdon Manor.
Pour l’architecte Germain Boffrand,voir également l’hôtel de Soubise, l’hôtel de Seignelay, l’hôtel Amelot de Gournay, l’hôtel de Beauharnais, l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans, l’hôtel Le Brun, l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, les trésors cachés du Petit Luxembourg, l’église Saint-Merri, l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, l’Arsenal de Paris.
Pour l’architecte Jean-Baptiste Leroux, voir également l’hôtel d’Avaray, l’hôtel Bourgeois de Boigne, l’hôtel de Roquelaure, l’hôtel de Villeroy, l’hôtel de Mazarin.
Sources :
Colin-Bertin (Françoise), Guide du promeneur 7e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 116 rue de Grenelle
Métro : Solférino
Arrondissement : 7e
Téléphone :