Accueil > Patrimoine ancien > L’hôtel de Salm - Dyck ou hôtel de Ségur
97 rue du Bac – M° Rue du Bac
7e arrondissementL’hôtel de Salm-Dyck est une belle demeure du XVIIIe siècle où la poétesse Constance de Théis, princesse de Salm-Dyck, tint un brillant salon littéraire de 1809 à 1834.
Cet hôtel est élevé en 1723 pour le compte de Pierre-Henry Le Maistre du Marais, seigneur de Romainville. Il s’agit d’une des premières œuvres de l’architecte François Debias-Aubry (mort en 1773). Cet architecte, souvent associé aux spéculations de François Duret, président au Grand Conseil, sera très actif dans le faubourg Saint-Germain.
A la mort de Pierre-Henry Le Maistre, sa fille Jeanne Henriette et son époux, le comte Joseph II de Ségur-Cabanac (1744-1815), lieutenant-général des armées, en font leur résidence parisienne. Au début des années 1780, leur fils aîné Joseph-Marie de Ségur-Cabanac hérite de l’hôtel. La demeure est saisie comme bien national pendant la Révolution.
En 1809, l’hôtel de Ségur est acquis par le comte Joseph de Salm-Reifferscheidt-Dyck (1773-1861), comte de l’Empire français, également fait prince de Salm-Dyck en 1816 par le roi de Prusse.
En 1803, le comte de Salm-Dyck avait épousé la poétesse Constance de Théis (1767-1845), fille d’un maître des Eaux et Forêts de Nantes. De 1809 à 1824, la princesse de Salm tient chez elle l’un des salons littéraires les plus brillants de Paris. Outre son cousin le pamphlétaire Paul-Louis Courier, elle reçoit Alexandre Dumas, le marquis de La Fayette, le comédien Talma, Alexandre de Humboldt, et les artistes Girodet, Grétry, Houdon, Guérin, Vernet. Elle-même poétesse, la princesse ne cessa d’écrire durant toute sa vie et ses œuvres complètes sont publiées en 1842.
Au début du second Empire, l’hôtel de Salm-Dyck est habité par le maréchal Vaillant, ministre de la Guerre, puis ministre de la maison de l’Empereur.
L’écrivain et académicien Jean d’Ormesson (1925-2017) confie dans son roman "Je dirai malgré tout que cette vie fut belle" avoir habité avec ses parents, le marquis et la marquise d’Ormesson, un somptueux appartement habillé de boiseries, au premier étage de l’hôtel, durant sa jeunesse.
Sur la rue, un beau portail à refends surmonté d’un balcon signale l’hôtel. La façade en pierre de taille est sobrement animée de bandeaux saillants autour des fenêtres et de bandeaux horizontaux entre les étages.
Une partie du décor intérieur a été refait en 1809-1810 dans le style Empire par l’architecte Antoine-Laurent Vaudoyer et le peintre Jean-Baptiste Lagrenée : l’antichambre, la bibliothèque et le grand salon. C’est sans doute l’un des plus beaux ensembles de décors Empire à Paris, avec ceux de l’hôtel de Beauharnais.
Pour l’architecte François Debias-Aubry, voir également l’hôtel de Villeroy, l’hôtel de Chimay, l’hôtel Thoinard, l’hôtel du Tillet de La Bussière, l’hôtel de Brienne, la maison Juliennet, l’hôtel Jacques-Samuel Bernard.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens au XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Belles Demeures de Paris, Paris, Hachette Réalités, 1977.
Avec l’aimable concours de monsieur Jean-Pierre Méric.
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