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L’hôtel de Rothelin-Charolais

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L’hôtel de Rothelin-Charolais

L’hôtel de Rothelin-Charolais : la façade sur la cour d’honneur

Une attribution discutée

En 1704, Philippe d’Orléans-Rothelin (1678-1715), descendant d’une branche bâtarde de la maison d’Orléans, fait élever une somptueuse demeure entre cour et jardin dans le faubourg Saint-Germain. L’architecte serait Pierre Cailleteau dit Lassurance (mort en 1724), très actif dans ce faubourg, même si cette attribution est parfois contestée. Dès 1713, l’hôtel est vendu à un banquier suisse, Antoine Hogguer de Saint-Gall qui le loue à des diplomates. Puis il appartient brièvement en 1735 au maréchal de camp Thomas Legendre de Collandre.

L’hôtel de Rothelin-Charolais : l’escalier d’honneur refait au XIXe siècle

Melle de Charolais

En 1736, l’hôtel est acquis par Louise-Anne de Bourbon-Condé (1695-1758), dite Melle de Charolais. Elle est la fille de Louis III de Bourbon-Condé et de Louise-Françoise de Bourbon, dite Melle de Nantes (voir le Palais-Bourbon), fille naturelle de Louis XIV et de la marquise de Montespan. Restée célibataire, Melle de Charolais est connue pour ses nombreux amants et pour son surnom de « maquerelle royale » : le célèbre comte d’Argenson l’appelait ainsi car elle pourvoyait en maîtresses son cousin Louis XV afin d’user de son influence sur lui. C’est elle qui donne à l’hôtel son aspect actuel : création des ailes latérales, nouveaux décors intérieurs exécutés dans le style rocaille.

L’hôtel de Rothelin-Charolais : la façade sur le jardin

Un vaste hôtel particulier

Elevé seulement d’un rez-de-chaussée et d’un étage sous comble, l’hôtel présente une longue façade de treize travées sur cour, quinze sur le jardin. Sur cour, l’avant-corps central est précédé d’un portique à colonnes ioniques soutenant le balcon de l’étage, qui est lui décoré de pilastres. La façade sur le jardin présente la même composition mais l’étage au niveau des ailes est mansardé.

L’hôtel de Rothelin-Charolais : le grand salon de style rocaille

D’élégantes boiseries rocaille

A l’intérieur, plusieurs pièces conservent de beaux décors. Le cabinet de Melle de Charolais présente de belles boiseries rocaille à décor d’oiseaux. Le grand salon (bureau du ministre) conserve lui aussi d’élégantes  boiseries présentant un réseau de rameaux fleuris de roses et de marguerites réhaussées d’or. A côté, le salon de l’Empereur est l’ancienne chambre à coucher. L’actuel salon jaune est la réunion du cabinet de toilette de Melle de Charolais et d’un cabinet d’angle : il conserve de belles boiseries en bois réhaussées d’or et une corniche ornée d’arabesques dorées. La salle des glaces correspond à une partie des appartement privées : elle présente à l’origine un décor d’arcades vitrées encadrées de pilastres ioniques. Depuis 1886, toutes les baies des arcades ont été habillées de glaces.

L’hôtel de Rothelin-Charolais : le salon de l’Empereur

Une succession de ministères

A la mort de Melle de Charolais, l’hôtel échoit à son petit-neveu, Louis-François-Joseph de Bourbon, qui émigre en 1793. Les services du ministère de l’Intérieur s’y établissent alors et y restent jusqu’en 1860. De 1860 à 1869, l’hôtel devient le siège de l’ambassade d’Autriche. De 1872 à 1876, c’est le siège du Conseil d’Etat. A partir de 1879, les postes et télégraphes l’occupe brièvement, puis le ministère de l’Industrie pendant plus d’un siècle. Ensuite, l’hôtel est affecté successivement au ministère de la parité, au ministère de la cohésion sociale, au ministère de l’Immigration, de l’Intégration et du Développement solidaire et enfin au ministère de la Fonction publique. De 2012 à 2016, l’hôtel de Rothelin-Charolais accueille provisoirement le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social pendant les travaux effectués à l’hôtel du Châtelet. C’est aujourd’hui à nouveau le siège du ministère de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification.

Pour l’architecte Pierre Cailleteau dit Lassurance, voir également l’hôtel de Lassay, l’hôtel de Montmorency-Luxembourg, le Palais-Bourbon, l’hôtel de Maisons, l’hôtel de Roquelaure, l’hôtel de Rohan-Montbazon.

L’hôtel de Rothelin-Charolais : le salon Jaune

Sources :
Colin-Bertin (Françoise), Le guide du promeneur 7e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.

L’hôtel de Rothelin-Charolais : le salon des Glaces

Adresse : 101 rue de Grenelle

Métro : Rue du Bac

Arrondissement : 7e

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