Accueil > Patrimoine ancien > L’hôtel de Rambouillet de La Sablière
4 rue Vide-Gousset et 3 rue d’Aboukir – M° Bourse ou Sentier
2e arrondissementL’hôtel de Rambouillet fut le cadre du salon de Mme de La Sablière et accueillit les beaux esprits du XVIIe siècle.
Nicolas I de Rambouillet de La Sablière (1576-1664), fermier-général , est l’un des hommes les plus riches du royaume. En 1634, il s’établit dans un hôtel particulier entre cour et jardin. L’entrée est située rue d’Aboukir, tandis que le jardin et les écuries se prolongent à l’arrière jusqu’à la rue du Mail.
Le bâtiment d’entrée et son avant-corps existent toujours au n°3 rue d’Aboukir. Sur la façade, les chainages de pierre encadrant les fenêtres sont saillants, comme souvent au XVIIe siècle. Les deux figures personnifiant le commerce ont été ajoutées au début du XIXe siècle.
Marguerite Hessein (1636-1693), fille d’un riche banquier protestant, épouse Nicolas II de Rambouillet de La Sablière, le fils de Nicolas I (1624-1679). Dans l’hôtel de son beau-père, elle va tenir un salon littéraire resté célèbre.
Fort cultivée, Madame de La Sablière parle plusieurs langues et dispose de solides connaissances en musique, mathématiques, physique, astronomie. Dans son salon, elle reçoit la plupart des intellectuels de son temps : Benserade, Chaulier, Boileau, le marquis de La Fare, la comtesse de La Fayette, Fontenelle, Gassendi, Ninon de Lenclos, Perrault, Racine, Tallemand des Réaux, Roberval, Madame de Sévigné, etc.
Mais c’est surtout le poète Jean de La Fontaine (1621-1695) qui lui voue une véritable adoration. Marguerite de La Sablière est d’ailleurs sa protectrice et l’héberge de 1653 à 1668. Sur la fin de sa vie, convertie au catholicisme, elle se retire au couvent des Feuillants, rue Saint-Honoré.
Les Rambouillet possède également une maison de plaisance restée célèbre, la Folie-Rambouillet, réputée pour ses beaux jardins et située à l’orée de la ville.
En 1668, les Rambouillet vendent leur hôtel à Pierre de Clairambault, historien et généalogiste du roi. Sa fonction consiste à contrôler la noblesse des postulants souhaitant obtenir « les honneurs de la cour », un privilège réservé aux familles aristocratiques très anciennes. Il renseigne également le roi sur l’origine et la qualité d’une famille.
En 1688, l’hôtel de Rambouillet est en partie reconstruit afin de s’intégrer à l’ordonnancement de la place des Victoires nouvellement bâtie. L’hôtel se présente toujours ainsi aujourd’hui : sur la rue Vide-Gousset, face à la place des Victoires, deux ailes formant pavillon sont ajoutées ; elles sont reliées par trois arcatures à refends surmontées d’une balustrade, reprenant le rythme des bâtiments de la place. Au niveau des combles, les lucarnes sont surmontées de frontons courbes et triangulaires. Ces transformations auraient été dirigées par Jean Beausire, architecte de la ville.
Au XVIIIe siècle, l’hôtel de Rambouillet est morcelé. Dans le pavillon de gauche subsiste un vestibule décoré de pilastres et de bas-reliefs représentant des jeux d’enfants, ainsi qu’un escalier datant du XVIIe siècle.
Source :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
4 rue Vide-Gousset et 3 rue d’Aboukir – M° Bourse ou Sentier
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