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17 rue de Beaujolais et 79-82 galerie de Beaujolais – M° Palais-Royal– Tel : 01 42 96 56 27
1er arrondissementOuvert en 1784 sous le nom de Café de Chartres, le Grand Véfour est un des plus anciens restaurants gastronomiques parisiens. Il est dirigé par le chef Guy Martin.
L’histoire du Grand Véfour est intimement liée à la construction des Galeries du Palais-Royal qui entourent le jardin du Palais-Royal.
De 1781 à 1785, l’architecte Victor Louis est chargé de lotir l’ancien jardin du Palais-Royal. En effet, leur propriétaire, Louis-Philippe d’Orléans (1747-1793), duc de Chartres, est à court d’argent. Ce prince du sang (il est cousin de Louis XVI) décide de lancer une gigantesque opération immobilière : autour du jardin, soixante pavillons identiques en pierre de taille sont destinés à la location.
Le rez-de-chaussée et l’entresol sont occupés par des boutiques. Elles sont situées sous des arcades qui prennent le nom de « galerie » : la galerie de Montpensier, la galerie de Valois et la galerie de Beaujolais. Au-dessus de ces galeries, les appartements locatifs sont destinés à l’habitation.
En 1784, un limonadier, M. Aubertot, ouvre un café à l’enseigne du « Café de Chartres ». L’établissement jouit d’un emplacement avantageux face au théâtre Beaujolais. En 1787, Jean-Baptiste Fontaine achète au duc d’Orléans (faisant visiblement face à de nouvelles difficultés financières liées au coût faramineux de son projet) la maison louée au limonadier.
Comme tous les autres cafés du Palais-Royal, le Café de Chartres devient un lieu de conspiration pendant la Révolution française. En l’occurrence, il devient le quartier-général des ultras (les royalistes). Ce qui n’empêche pas Napoléon Bonaparte d’y déjeuner avec sa future épouse, Joséphine de Beauharnais.
Au début de la Restauration, l’établissement bénéficie d’une réputation prestigieuse. Les fins gourmets s’y attablent : le prince Murat, le duc de Berry, le comte Fédor Rostopchine, ainsi que les ambassadeurs de la gastronomie, Grimod de La Reynière et Brillat-Savarin.
En 1820, le Café de Chartres est racheté par Jean Véfour. Celui-ci ambitionne de transformer l’établissement en un somptueux restaurant, digne de surpasser son voisin Véry, la meilleure adresse du Palais-Royal. Le restaurant se déploie sur trois niveaux, chacun disposant d’une cuisine et de luxueux décors. Fourni par les meilleurs marchands de comestibles, le Véfour (qui prendra bientôt le nom de Grand Véfour) devient l’une des adresses les plus courues de la capitale pour sa gastronomie.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Grand Véfour devient le lieu de prédilection des élites politiques, intellectuelles et artistiques : Victor Hugo, Lamartine, Sainte-Beuve, Georges Sand, le duc d’Aumale, le prince de Joinville, Thiers, Mac-Mahon y donnent rendez-vous.
Encore en vogue au début de la Belle Epoque, le restaurant, comme sont quartier, passe de mode et ferme en 1905. A la Libération, Louis Vaudable, propriétaire du célèbre restaurant Maxim’s, rachète les lieux et redonne à l’établissement son prestige et son raffinement.
En 1948, le célèbre chef Raymond Oliver reprend les rênes du Grand Véfour. Des figures du monde littéraires sont attirés par l’audace de sa cuisine et lui redonnent ses lettres de noblesse : Colette et Jean Cocteau (qui viennent en voisins), Jean Marais, sacha Guitry, André Malraux, Louis Aragon et Elsa Triolet, Jean-Paul Sartres, Simone de Beauvoir, Jean Giraudoux, Marcel Pagnol ou encore Juliette Gréco.
En 1983, la famille Taittinger, propriétaire du Groupe du Louvre, rachète le Grand Véfour. Puis le Groupe du Louvre est racheté en 2005 par Starwood Capital Group. Depuis près de 30 ans, le chef Guy Martin (doublement étoilé) officie en cuisine ; il rachète le restaurant en 2011. Sa table continue à offrir une expérience de gastronomie exceptionnelle.
Franchir la porte du Grand Véfour, c’est aussi s’émerveiller des somptueux décors, dont certains dateraient de plus de deux cent ans. Les deux salles du rez-de-chaussée sont ornées de toiles peintes sous verre qui alternent avec de grandes glaces.
Outre les boiseries sculptées de guirlandes de style Louis XVI, les toiles ont pour thème le gibier, les poissons, les fleurs et les femmes aux paniers fleuris. Au plafond, un décor de rosaces et guirlandes en stuc servent d’écrin à des allégories de femmes. A l’entresol, la vaste salle présente des décors similaires.
Source :
www.grand-vefour.com
17 rue de Beaujolais et 79-82 galerie de Beaujolais – M° Palais-Royal– Tel : 01 42 96 56 27
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