L’hôtel
de Saint-Chaumond

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L’hôtel de Saint-Chaumond : façade sur cour côté rue Saint-Denis

L’hôtel de Saint-Chaumond

A partir de 1631, Melchior Mitte, marquis de Saint-Chamond et ministre du cardinal de Richelieu, fait construire un vaste hôtel particulier à la place de l’ancienne cour Bellot. La demeure est située sur un terrain compris entre la rue Saint-Denis, la rue du Ponceau et le passage Sourdis (actuel passage Lemoine). Acquis en 1655 par Claude Ménardeau, conseiller au Parlement de Paris, l’hôtel est loué en 1681 par le maréchal de La Feuillade (voir l’hôtel de la Feuillade).

L’hôtel de Saint-Chaumond : balcon sur consoles de style rocaille

Les dames de Saint-Chaumond

En 1683, l’hôtel de Saint-Chamond est acquis par une communauté religieuse, les Filles de l’Union Chrétienne. Cette communauté avait été fondée en 1652 par Saint-Vincent de Paul et madame de Pollalion. Elle a pour vocation d’élever dans la piété des jeunes filles pauvres, principalement des orphelines et des nouvelles converties au Catholicisme. L’institution accueille également de riches pensionnaires, généralement un instance de séparation avec leur mari. La communauté va pendre le son nom d’« Union chrétienne de Saint-Chaumond ».

L’hôtel de Saint-Chaumond : façade sur cour côté boulevard de Sébastopol

Un hôtel particulier rocaille

Pour accueillir leurs pensionnaires, les dames de Saint-Chaumond font édifier un bel hôtel particulier à partir de 1735. Les plans de ce très bel édifice de style rocaille sont signés de l’architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778). Par chance, l’hôtel existe toujours et se situe en cœur d’ilot entre la rue Saint-Denis et l’actuel boulevard de Sébastopol. Côté boulevard de Sébastopol, sa façade ondulante est animée par un élégant avant-corps courbe et s’incurve aux extrémités pour former des pavillons à peine esquissés. Les consoles soutenant le balcon du premier étage et les agrafes des baies sont sculptées avec virtuosité. Côté rue Saint-Denis, la façade de l’hôtel est animée par un avant-corps central et encadrée de petits pavillons convexes. L’hôtel a été maladroitement surélevé d’un étage ultérieurement.

L’hôtel de Saint-Chaumond : l’avant-corps courbe

Le passage Saint-Chaumond

En 1736, le couvent est vendu mais les Filles de Saint-Chaumond en restent locataires jusqu’à la Révolution. Une nouvelle église est construite entre 1778 et 1786. Fermé en 1790, le couvent est acquis par Pierre Féron, un négociant originaire de Bruxelles. En 1798, le passage Saint-Chaumond est ouvert : dès lors, le magnifique hôtel est traversé en son centre par le passage ! Les bâtiments du couvent sont transformés à usage commercial. L’imprimeur Michelet installe ses presses dans l’église. Son fils, le futur historien Jules Michelet (1798-1874), nait à cette adresse. Avec le percement du boulevard de Sébastopol, le couvent disparait; puis l’église est démolie en 1906. Seul le tympan de son fronton a survécu, il est conservé au musée Carnavalet.

Le passage Saint-Chaumond est ouvert en semaine et permet de découvrir ce superbe hôtel particulier caché au milieu de l’ilot.

 

L'entrée du passage des dames de Saint-Chaumond rue Saint-Denis : un bel immeuble Louis XVI a été construit à l'entrée du passage

L’entrée du passage des dames de Saint-Chaumond rue Saint-Denis : un bel immeuble d’époque Louis XVI a été construit à l’entrée du passage

Pour l’architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, voir également l’hôtel de Fontenay.

Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Editions de Minuit, réédition de 1997.
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

Adresse : 226 rue Saint-Denis et 131 boulevard de Sébastopol

Métro : Strasbourg Saint-Denis

Arrondissement : 2e

Téléphone :