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25 boulevard du Montparnasse – M° Duroc
6e arrondissementMasqué de la rue par une construction plus récente, cet hôtel particulier du XVIIIe siècle, surnommé « la Maison aux cornues » a appartenu à Philippe de Vendôme, Grand Prieur du Temple.
Il faut imaginer la rue de Vaugirard au XVIIIe siècle : véritable chemin de campagne, elle est bordée de belles propriétés champêtres et mène au village de Vaugirard.
Le charmant hôtel particulier que l’on découvre aujourd’hui par le n° 25 boulevard du Montparnasse donne originellement sur la rue de Vaugirard (il est masqué par une construction plus récente). Datant de 1712, cet édifice est l’œuvre de l’architecte Mathurin Chouanne.
De 1722 à 1725, ce petit hôtel est la propriété de Philippe de Vendôme (1655-1727), frère du duc de Vendôme. Grand Prieur du Temple à partir de 1678, cet aristocrate libertin eut une vie bien remplie.
Philippe de Vendôme reçoit les beaux esprits de la « Société du Temple », un cercle littéraire et libertin, dans son palais situé dans l’enclos du Temple. Homme à femmes, il collectionne les maîtresses, telle la célèbre Louise de Kéroualle, duchesse de Portsmouth, maîtresse du roi Charles II.
Homme d’église, libertin, le Grand Prieur se distingue également comme militaire lors des campagnes de Hollande et d’Alsace. Il est nommé maréchal de camp en 1691 puis lieutenant général en 1693. Peu apprécié par Louis XIV, il meurt ruiné en 1727 dans son hôtel de la rue de Varenne où il réside habituellement.
Dans quel but Philippe de Vendôme a-t-il acquis cette maison de campagne sur le chemin de Vaugirard ? Lorsque les notaires viennent faire l’inventaire de ses biens, ils découvrent des cornues, fioles et filtres habituellement utilisés par les amateurs de sciences. Peut-être se piquait-il d’alchimie et cherchait-il à percer le secret de la pierre philosophale…
A partir de 1889, le peintre Paul-Elie Ranson (1861-1909) installe son atelier dans cette maison où il réside avec sa famille. Il y reçoit régulièrement ses amis peintres avec qui il forme le mouvement Nabis.
Derrière la grille du n° 25, vous pouvez apercevoir la façade sur cour de l’hôtel, à l’aspect un peu austère. Donnant sur un petit jardin, la façade arrière est plus gracieuse, égayée par des mascarons et par un fronton triangulaire.
Sources :
Connaissance du Vœux Paris, Jacques Hillaret, Rivages, 1956.
Paris secret et insolite, Rodolphe Trouilleux, Parigramme, 1996
25 boulevard du Montparnasse – M° Duroc
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