Le château
de la Reine Blanche

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de la Reine Blanche

Le château de la Reine Blanche : façade sur la rue Geoffroy

Un nom à l’origine controversée

Un manoir royal situé au bord de la Bièvre est construit à la fin du XIIIe siècle par la veuve de Saint-Louis. Détruit en 1404, il laisse au lieu son appellation de « château de la Reine Blanche ». Cette « Reine Blanche » pourrait être Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, ou bien Blanche d’Évreux, veuve de Philippe VI de Valois, ou encore Blanche de Bourgogne, épouse de Charles IV le Bel.

Le château de la Reine Blanche : la cour d’honneur avec un puit et la galerie à arcades située au sud ©www.mademoisellebonplan.fr

Le quartier des teinturiers

Avec la présence de la Bièvre, les teinturiers travaillent et vivent dans ce quartier. Les famille Gobelins et Canaye semblent être à l’origine de cet hôtel particulier à usage d’habitation. Il date de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle. Les ateliers de teinturerie sont situés un peu plus bas en bordure de la rivière (aujourd’hui enfouie). Au XVIIe siècle, la manufacture de la famille Gobelin est achetée par Colbert, ministre de Louis XIV, qui y fonde la Manufacture Royale des Gobelins.

Le château de la reine Blanche : la galerie couverte à pans de bois ©Mbzt

Un logis Renaissance

La plus belle façade est celle donnant sur l’ancien jardin; elle est visible rue Gustave Geffroy. Construit en pierre de taille, le logis conserve de belles fenêtres à meneaux et une tourelle à pans coupés coiffée d’une poivrière. A l’intérieur de l’édifice subsistent deux escaliers hélicoïdaux portés par d’élégantes vis en chêne. Le bâtiment est assis sur deux étages de très belles caves voûtées. Menant au logis, la cour d’honneur est accessible par un passage cocher surmonté d’une petite galerie couverte à pans de bois.  Cette cour pavée est entourée de deux galeries à arcades en pierre au Sud et au Nord; elle conserve un vieux puit.

Des affectations successives

En 1572, le château de la Reine Blanche est vendu à Michel Charpentier qui y installa sa teinturerie de draps. Au XVIIe siècle, son propriétaire, Jean L’Hoste, crée le passage cocher et la cour d’honneur. L’édifice connaît par la suite plusieurs vies successives : brasserie, tuilerie, tannerie et même le cadre d’un club des Jacobins en 1790.

Le château de la Reine Blanche (au fond de la cour) ©Dominique Hertenberger Architecte

Une réhabilitation en logements

Achevée en 2002, la réhabilitation du château de la Reine Blanche en 53 logements a été menée par l’architecte Dominique Hertenberger en collaboration avec Jean-Pierre Jouve, architecte en chef des monuments historiques. Elle comprend l’ensemble des bâtiments qui entourent la cour d’honneur : le château, des bâtiments du XVIIe siècle et une aile contemporaine revêtue de pierre et de bois qui s’intègre formidablement bien à cet ensemble patrimonial. Classé Monument historique, le château de la Reine Blanche est régulièrement ouvert au moment des Journées Européennes du Patrimoine.

Sources :
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Editions de Minuit, réédition de 1997.
Langlois (Gilles-Antoine), Guide du promeneur 13e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

Adresse : 17 rue des Gobelins et rue Gustave Geffroy

Métro : Gobelins

Arrondissement : 13e

Téléphone :