Le château de Bagatelle
ou Folie d’Artois

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ou Folie d’Artois

Le pavillon du duc d’Estrées

En 1720, le duc d’Estrées, maréchal de France, fait bâtir dans le Bois de Boulogne un pavillon de plaisance, baptisé « babiole ». Le Régent de France, Philippe d’Orléans, y organise des réunions galantes. La propriété prend alors le nom de « Bagatelle », désignant alors une chose frivole de peu d’importance. Sous Louis XV, la marquise de Mauconseil continue à y donner des fêtes réputées pour leur libertinage.

Le château de Bagatelle - La façade donnant sur le parc

Le château de Bagatelle – La façade donnant sur le parc

La Folie du comte d’Artois

En 1775, le comte d’Artois, frère du roi Louis XVI et futur roi Charles X, acquiert le domaine de Bagatelle. Sur un pari lancé par sa belle-sœur, la reine Marie-Antoinette, il réussit à faire construire en moins de deux mois une nouvelle demeure, surnommée « la Folie d’Artois ». Le premier architecte du comte d’Artois, François Bélanger (1744-1818), dirige la construction. Il réalise un grand pavillon néo-classique illustrant le goût pour le retour à l’antique. Le décor intérieur, aujourd’hui disparu, est confié aux meilleurs artistes : Hubert Robert, Fragonard, Greuze, Lagrenée. Le jardin anglois-chinois, d’une superficie de 15 hectares, est dessiné par le célèbre paysagiste Thomas Blaikie et agrémenté de fabriques. Epargné par la Révolution, Bagatelle est transformé en restaurant sous le Directoire puis racheté par Napoléon 1er en 1806. Il revient à la famille royale sous la Restauration. Le duc de Berry (fils du roi Charles X), puis son fils, le comte de Chambord, l’occupent successivement.

Le château de Bagatelle : la façade donnant sur la cour

Le château de Bagatelle : la façade donnant sur la cour

Les agrandissement de Lord Seymour

En 1837, Lord Seymour, 3e marquis d’Hertford, grand collectionneur, s’en rend acquéreur. Proche de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie, il a la main libre pour accroître son domaine. Il augmente le parc de 10 hectares et le fait modifier en 1853-1860 par Louis-Sulpice Varé. De nouveaux bâtiments sont construits : l’entrée d’honneur de style rococo, les écuries, l’orangerie de style Gabriel et la maison du chef-jardinier de style Louis XIII. Le château est également remanié et surélevé d’un étage.

Le trianon ajouté par sir Richard Wallace

Le trianon ajouté par sir Richard Wallace

La fabuleuse collection de Sir Richard Wallace

A la mort du marquis d’Hertford en 1870, Bagatelle revient à son fils adoptif (en fait son fils naturel), Sir Richard Wallace. Wallace fait construire le « Trianon » sur un côté de la cour d’honneur pour son fils. A sa mort en 1890, son épouse, Lady Wallace, née Julie Castelnau, hérite de sa fortune. En 1894, elle lègue à la nation anglaise près de 5.500 meubles, tableaux et objets d’art à condition que le musée londonien dans lequel sera exposée la collection porte le nom de son mari. C’est l’une des plus belles collections au monde consacrée aux arts français du XVIIIe siècle.

Le parc de Bagatelle

Le parc de Bagatelle

Le parc de Bagatelle

John Murray Scott, secrétaire de Lady Wallace et accessoirement son amant, hérite de Bagatelle à sa mort. En 1905, il vend la propriété à la ville de Paris qui crée le parc de Bagatelle.

Horaires d’ouverture des jardins : de l’horaire d’hiver à la fin février: 9h30 – 17h, du 1er mars au passage à l’heure d’été : 9h30 – 18h30, de l’horaire d’été au 30 septembre : 9h30 – 20h, du 1er octobre au passage à l’heure d’hiver : 9h30 – 18h30.

Horaires de visite du château : entre le 1er avril et le 31 octobre, des visites guidées du parc et du château sont organisées tous les dimanches et jours fériés à 15h00.

Pour l’architecte François-Joseph Bélanger, voir également la Halle aux blés, les maisons Bélanger, le collège des Irlandais, la maison Morel de Chefdeville, l’hôtel Baudard de Saint-James, la maison Bélanger, le château de Maisons-Laffitte, le parc de la folie Saint-James.

Pour le paysagiste Thomas Blaikie, voir également la Folie de Chartres.

Sources :
Crosnier Leconte (Marie-Laure), Guide du promeneur 16e arrondissement, Paris , Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Ile-de-France, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette.

Adresse : Route de Sèvres à Neuilly

Métro : Pont de Neuilly

Arrondissement : 16e

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