La caserne de Reuilly
La Manufacture royale
de glaces de miroirs

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La Manufacture royale
de glaces de miroirs

La caserne de Reuilly - Vue aérienne

La caserne de Reuilly – Vue aérienne

La Manufacture royale de Glaces de Miroirs

En 1634, Rivière Dufresny fonde à cet emplacement une manufacture de glaces qui va connaître un développement considérable. En 1665, Jean-Baptiste Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, souhaite donner à la France une indépendance en matière de fabrication de verre et de miroirs. Jusqu’ici, la République de Venise fournit l’Europe entière.

La Manufacture royale de Glaces de Miroirs est créée par lettre patente en 1665. La fabrication commence dans le faubourg Saint-Antoine sous la direction de Nicolas du Noyer. Des ouvriers vénitiens sont embauchés pour copier les procédés de fabrication vénitiens. Avec plus de 400 ouvriers, c’est la plus grosse entreprise du faubourg. En 1667, la fabrication est transférée dans la Manche, à Tourlaville, tandis que la Manufacture parisienne est chargée des opérations de façonnage : doucissage, polissage et argenture du verre.

En 1692, Louis Lucas de Nehou invente un nouveau procédé : le coulage. Il consiste à couler du verre en fusion sur une table de cuivre et de l’égaliser à la main avec un rouleau. Une nouvelle manufacture est établie à Saint-Gobain dans l’Aisne, car ce procédé de fabrication du verre requiert énormément de bois. Le projet industriel de Colbert atteint ses objectifs puisqu’à la fin du règne de Louis XIV, la France fournit l’Europe entière en verre, supplantant la concurrence vénitienne. A la Révolution, la manufacture royale perd ses privilèges et devient l’entreprise Saint-Gobain.

La caserne de Reuilly - Le bâtiment principal en fond de cour

La caserne de Reuilly – Le bâtiment principal en fond de cour

La caserne de Reuilly

Le site de la rue de Reuilly est vendu à l’armée en 1832. Elle y installe des régiments d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie. Ainsi, en cas d’émeute populaire dans le faubourg, l’armée peut rapidement intervenir… En 1847, les bâtiments anciens sont démolis et une nouvelle caserne est construite. Derrière la grille d’entrée, le bâtiment principal est situé au fond de la place d’arme. Il est encadré par deux bâtiments perpendiculaires qui se font face.

Après la fermeture de la caserne, les bâtiments abritent de 1999 à 2011 le tribunal aux Armées de Paris. En 2013, Paris Habitat fait l’acquisition des bâtiments de l’ancienne caserne. Un centre d’hébergement d’urgence ainsi que plusieurs associations, dont Emmaüs, s’y installent. En 2015, un projet de reconversion en logements est retenu à la suite d’une enquête publique. Les trois bâtiments qui entourent la place d’arme ainsi que les deux pavillons d’entrée sont conservés. Six agences d’architecture ont été choisies pour construire un ensemble de 600 logements ainsi qu’une crèche. Les logements sont aujourd’hui construits.

Source :
Chadych (Daniele), Guide du promeneur 12e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.

Adresse : 20 rue de Reuilly

Métro : Reuilly-Diderot

Arrondissement : 12e

Téléphone :