La cité Napoléon

La cité Napoléon

Une utopie sociale controversée

Le prince Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III) est élu Président de la République en 1848. Avec l’accroissement rapide du prolétariat à cette époque, la question du logement social hante les consciences des dirigeants. Habité par une conscience sociale, le prince-président lance en 1849 un projet de cité ouvrière dans Paris. Il vise à fournir aux ouvriers des logements sains, aérés et dotés d’équipements tels que lavoir, crèche, bains.

La cité Napoléon

Toutefois, ce projet s’accompagne d’un désir de contrôle quotidien de ces populations. Il s’agit en fait de « caserner » les habitants. La vie de la cité est alors liée à un règlement très strict. Elle ferme le soir à heure fixe. Un médecin passe régulièrement vérifier la bonne santé et l’hygiène des locataires. Le casernement des habitants, le prix élevé des logements et la promiscuité vont rapidement signer le coup d’arrêt de ce projet utopique.

La cité Napoléon

Une architecture inspirée des travaux de Charles Fourier

La cité Napoléon est construite entre 1849 et 1853. Son architecte, Marie-Gabriel Veugny, s’inspire alors du modèle de phalanstère imaginé par le philosophe Charles Fourier. La cité est destinée à fournir des logements sains et aérés à environ 250 locataires, ouvriers de l’usine à gaz voisine de la rue Condorcet. Sur la rue, la cité se signale par une simple grille et une façade sans grande originalité, rythmée par des corniches horizontales et quelques pilastres. A l’intérieur, c’est tout le contraire. Du vestibule partent des passerelles et coursives éclairées par des verrières. La lumière et l’air y pénètrent abondamment. A l’arrière, le jardin est relativement vaste et possède encore sa fontaine. La cité Napoléon est privée et fermée par un digicode.

En 1867, Louis-Napoléon Bonaparte, devenu l’Empereur Napoléon III, financera un autre projet similaire : une cité ouvrière rebaptisée plus tard la villa Daumesnil.

Source :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.

Adresse : 34 rue Marguerite de Rochechouart

Métro : Barbès-Rochechouart

Arrondissement : 9e

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