L’hôtel Mérault
et l’hôtel de Gourgues

Accueil|Articles|Patrimoine ancien|L’hôtel Mérault
et l’hôtel de Gourgues

Deux hôtels particuliers jumeaux

En 1638, Catherine Charpentier, veuve du magistrat Pierre Mérault, fait l’acquisition de deux terrains appartenant à Nicolas Le Jay, président au Parlement de Paris. Elle fait ériger deux hôtels jumeaux vers 1639-1640 par le maître-maçon Michel Villedo et le charpentier Claude Dublet.

L’hôtel Mérault

L’hôtel Mérault

L’hôtel particulier du n°52 a pour premier occupant Jacques Mérault, le fils cadet de Pierre Mérault. Cette famille le possède jusqu’en 1754. Puis il est acquis par le marquis de Custine. Il abrite depuis 1880 une école maternelle. D’une grande sobriété, sa façade est animée par un portail à refends couronné d’une corniche.

L’hôtel de Gourgues

L’hôtel particulier du n° 54 est d’abord occupé par le fils aîné de Pierre Mérault, Pierre II Mérault. Agrandi en 1654, il est alors loué par Claude de Bourdeille, comte de Montrésor, qui fut l’un des principaux comploteurs pendant la Fronde. Il sera d’ailleurs emprisonné à la Bastille puis au château de Vincennes. Montrésor meurt dans cet hôtel en 1663. En 1707, l’hôtel est vendu à Armand-Jacques de Gourgues, marquis de Vayres, maître des Requêtes au Parlement, qui va laisser son nom à la demeure. Au moment de la Révolution, son descendant, Armand-Guillaume de Gourgues, Président au Parlement de Paris, en est le propriétaire ; il est condamné à mort le 20 avril 1794 et guillotiné. En 1880, la Ville de Paris ouvre une école élémentaire dans cet hôtel particulier.

L’hôtel de Gourgues, 54 rue de Turenne

Une façade remanié sous Louis XV

Sur la rue, l’hôtel de Gourgues présente une façade qui n’a plus les caractéristiques du XVIIe siècle mais plutôt celles du XVIIIe siècle : elle a été remise au goût du jour par l’architecte Richard Cauchois vers 1742. L’avant-corps central, orné de cartouches et de consoles rocaille, est surmonté d’un fronton triangulaire. Dans la cour, l’édifice a conservé des façades Louis XIII surmontées de hautes lucarnes en pierre, caractéristiques du Grand Siècle. Un grand escalier à balustres de bois carrés subsiste dans l’aile gauche. Une grille sépare aujourd’hui la cour de l’hôtel de Gourgues et celle de l’hôtel Mérault qui étaient autrefois communes.

Pour le Maître-maçon Michel Villedo, voir également l’église de la Visitation-Sainte-Marie, l’église Sainte-Elizabeth, l’hôtel d’Aumont.

Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, Evolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Gady (Alexandre), Le Marais, Guide historique et architectural, Paris, Le Passage, 2004.

Adresse : 52 et 54 rue de Turenne

Métro : Chemin Vert

Arrondissement : 3e

Téléphone :